Cette conférence est organisée en partenariat avec l’association Préhistoire du Sud Ouest.
Découverte en 1901, la grotte ornée de Font-de-Gaume (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne) a joué un rôle majeur dans la reconnaissance officielle de l’art pariétal au début du XXème siècle. Classée au titre des Monuments Historiques en juillet 1902 et inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, ses fresques et ses frises constituées de bisons, de mammouths, de cervidés, de chevaux notamment, dessinés ou peints en polychromie et gravés, associés à de nombreux motifs abstraits ou géométriques, lui valent sa célébrité. Elle est ouverte au public, mais les contraintes liées à sa conservation limitent le nombre de visiteurs. Elle n’a fait l’objet que d’une seule monographie conséquente, publiée en 1910 par Louis Capitan, Henri Breuil et Denis Peyrony.Depuis 110 ans aucune nouvelle étude interdisciplinaire globale de la grotte et de son décor n’avait été initiée. En 2020, sous la direction de Patrick Paillet un nouveau programme scientifique collectif, interdisciplinaire et intégré est engagé. Ce sont tous les secteurs les moins connus de la cavité hors du circuit touristique, qui sont prioritairement concernés par l’étude, ce qui n’exclu pas la relecture des dispositifs pariétaux des principales galeries publiques.Cette étude a déjà permis de faire de nombreuses découvertes, notamment d’œuvres gravées et peintes, ou de traces de fréquentations préhistoriques, rendues possibles par un protocole méthodologique d’archéologie des sols et des parois, adossées à un modèle numérique de terrain (3D en lasergrammétrie et photogrammétrie) et à un cadre chronologique en cours d’élaboration.
Par Patrick PAILLET, Maître de conférences HDR au Muséum national d’Histoire naturelle et Elena PAILLET, Conservatrice en Chef du Patrimoine, DRAC/SRA Bretagne.